Sélection de cyclamens Hybrides F1 Youtube Instagram Facebook Une collection végétale nationale

Maladies

Espace professionnel | Les fiches maladies | Les champignons | Fusarium oxysporum

Les champignons

Fusarium oxysporum

La fusariose vasculaire est une maladie redoutable sur cyclamen.

Fusarium oxysporum f. sp. cyclaminis attaque principalement la plante après le rempotage et au début de la floraison.

La qualité des substrats a une incidence sur son développement.

Comme pour le Phialophora, la plante attaquée présente des symptômes de flétrissement et de jaunissement partiel, puis total du feuillage.

Une coupe transversale du bulbe montre des nécroses brunes ou rougeâtres latérales. Les stress (carences, blessures, autres maladies) incitent la maladie.

La lutte chimique curative est inefficace.

La lutte biologique préventive au moyen de champignons autagonistes donne d'excellents résultats.

> Prévenir le fusarium

Les périodes de forte chaleur estivale sont propices au développement du Fusarium.

Quels sont les facteurs de risques ?

Comment reconnaître les symptômes, comprendre sa propagation pour mieux prévenir la maladie…
 

Pour obtenir des réponses simples et concrètes, téléchargez notre nouvelle fiche maladie : «La fusariose»

 
PDF - 730 Ko

> Fusarium : agent de la fusariose vasculaire

La fusariose vasculaire est une maladie redoutable des végétaux.

Il existe dans le sol un champignon, Fusarium oxysporum, qui dans la plupart des cas vit en saprophyte. Cependant, ce champignon comprend des souches particulières ou formes spéciales qui elles sont pathogènes et très spécialisées.

Fusarium oxysporum f. sp. cyclaminis est l'agent de la fusariose vasculaire du cyclamen. Ce champignon qui se situe dans le sol est uniquement inféodé au cyclamen.

Connue depuis les années 1930 en Europe, cette maladie cryptogamique est apparue en France en 1973.

 

Bien que le champignon soit capable d'attaquer tous les stades du cyclamen, les premiers symptômes ne se manifestent généralement que sur des plantes âgées d'au moins 3 à 4 mois. Les symptômes sont visibles au niveau du feuillage, du tubercule et des racines.

> Identification et cycle de vie du champignon

Fusarium oxysporum est un champignon de la classe des Adélomycètes (Deutéromycètes). Ce sont des champignons à mycélium cloisonné dont la reproduction sexuée est inconnue. Dans cette classe, Fusarium appartient à l'ordre des Moniliales (Hyphomycétales) et à la famille des Tuberculariacées.

La multiplication asexuée fait intervenir des spores appelées conidies produites par bourgeonnement de mycéliums spécialisés, les conidiophores. Ces conidiophores sont courts, simples, associés sur un coussinet. Ils émettent des macroconidies pluricellulaires ou des microconidies unicellulaires.

Ce champignon produit également des chlamydospores, formes de résistance. Ce sont des spores de multiplication végétative qui s'entourent d'une paroi épaisse et de substances nutritives assurant la conservation du parasite dans le sol.

 

La forme parfaite de ces champignons est rattachée à la classe des Ascomycètes.

> Dissémination du parasite

Le champignon se conserve relativement bien dans le sol (un an parfois plus !) et sur beaucoup d'autres supports comme les pots, les tablettes, les systèmes d'irrigation, les tuyauteries, les bacs de solution nutritive, les déchets de culture. Il peut survivre à grande profondeur (100 à 150 cm) et résiste aussi bien à la dessication qu'à une saturation en eau du sol.

 

Fusarium oxysporum n'est pas transmis par la semence.

Les conidies qui résistent à la dessication (chlamydospores) peuvent être disséminées dans l'air ambiant, les poussières. Elles peuvent également survivre près d'un an dans l'eau et les solutions nutritives.

Les spores, produites en très grand nombre peuvent encore être disséminées au cours de la manipulation des plantes, ou par l'eau d'arrosage. 20 mm de tiges avec des fructifications rosées de Fusarium contiennent près de 20 millions de spores. Il suffit de 50 000 spores pour tuer une plante dans un pot d'un litre.

Insectes et acariens peuvent également disséminer les spores présentes sur les parties aériennes.

 

Comme les jeunes plants atteints ne présentent pas immédiatement de symptômes, leur importation en serre peut elle-même constituer le foyer d'une nouvelle dissémination.

> Conditions optimales de propagation

La température optimale de multiplication du champignon est de l'ordre de 28°C, même s'il est capable d'infester à des températures plus faibles. Cette préférence concorde très bien avec la température que l'on peut observer sous serre.

> Le processus de contamination

Les spores après transport éventuel se déposent sur les substrats de culture. Le mycélium se développe ensuite. La contamination se fait au niveau racinaire, par blessures ou ouvertures naturelles. Le champignon se développe d'abord dans les vaisseaux vasculaires du tubercule avant de gagner ceux de toute la plante.

La période d'incubation est de 2 à 13 semaines.

> Les symptômes sur cyclamen

Cet agent est responsable d'une maladie vasculaire. Les symptômes extérieurs ne sont donc pas immédiatement décelables. Il faut attendre en principe que les plants infestés aient atteint l'âge de 3-4 mois. Par contre, dès le début de l'infection, ces plants constituent une source redoutable de contamination des cultures saines.

C'est en fin de période de végétation (lors de la mise à fleurs), pendant les journées chaudes que l'expression des symptômes est la plus visible. Plus les cyclamens atteints sont contaminés à l'état jeune, plus l'évolution des symptômes sera rapide (surtout en période de fort ensoleillement après le rempotage).

 

Mais le rôle du substrat est important : tous ne présentent pas la même réceptivité vis-à-vis de la fusariose.

En cas d'attaque, la mort de la plante est inéluctable.

 

En début d'infection, la maladie n'affecte en général qu'un seul côté de la plante.

Les feuilles jaunissent sur les bords et les limbes s'enroulent. Au point d'insertion du pétiole apparaît également une décoloration. Ces taches vont s'agrandir et jaunir progressivement.

Les limbes des feuilles les plus atteintes flétrissent puis brunissent. Les feuilles reposent alors sur le bord des pots car les pétioles ne peuvent plus les soutenir.

Ces symptômes n'apparaissent en premier lieu que sur les feuilles les plus âgées. A ce stade, un examen attentif du système racinaire et de la surface du tubercule ne révèlera aucune anomalie.

Plus tard, les symptômes se généralisent à toute la plante :

  • toutes les feuilles ramollissent et jaunissent
  • les fleurs ramollissent puis brunissent

 

Au fur et à mesure que la maladie progresse, toutes les feuilles se dessèchent et dépérissent. Cette évolution est très rapide, notamment en période de fort ensoleillement.

Pour finir, le dépérissement du feuillage s'accompagne parfois de pourriture molle humide et d'amas blanc rosé de spores à la base des pétioles.

 

Lorsque les premiers symptômes apparaissent, une coupe transversale des organes souterrains met en évidence la contamination des vaisseaux conducteurs par le Fusarium oxysporum. Ces vaisseaux présentent d'abord des ponctuations de couleur brun-rouge à brun-noir. Les coupes longitudinales confirment la spécialisation de cette manifestation aux tissus vasculaires et permet de suivre la progression du champignon des vaisseaux du tubercule à ceux des pétioles des feuilles. Au fur et à mesure que le champignon progresse, le noircissement s'étend à l'ensemble des vaisseaux. C'est en parallèle que les symptômes aériens (nécrose des parenchymes foliaires) et du tubercule progressent.

 

Ces invasions atteignent les vaisseaux conducteurs de la sève brute. Les "bouchons" provoqués par les amas de bactéries ainsi que des occlusions dues à la formation de sortes de gels issus de la dégradation des parois ou de substances hydroscopiques émises par le pathogène lui-même privent la partie aérienne de la plante d'un apport en eau et en éléments minéraux. La plante elle-même va tenter d'enrayer l'avancée du pathogène en bouchant ses propres vaisseaux en formant des tyloses, excroissances de cellules adjacentes aux vaisseaux du xylème.

 

Les premiers symptômes aériens apparaissent consécutivement à ces carences. La vitesse à laquelle se développent les symptômes aériens dépend de la température, de l'hygrométrie et de la pression infectieuse.

 

Coupe horizontale du bulbe atteint par le fusarium

 

 

Coupe transversale du bulbe atteint par le fusarium

 

 

Coupe horizontale du bulbe sur une jeune plante

 

 

Fructification blanche  du fusarium au cœur de la plante

 

 

Demi-plante au début de la floraison atteinte par le fusarium

 

> La reproduction du champignon

En fin de cycle, lorsque le champignon a envahi les parenchymes foliaires, il entre en fructification et produit des conidies.

> Les confusions possibles

Les attaques de Fusarium peuvent se confondre avec celles des Erwinia carotovora, agent de la pourriture molle. Mais, alors que cette bactérie envahit l'ensemble du tubercule, le fusarium reste cantonné aux seuls vaisseaux conducteurs. La maladie causée par les Erwinia n'est pas une maladie vasculaire. De plus la bactérie est responsable de pourritures humides des pétioles qui se détachent alors très facilement du tubercule. En cas de fusariose, ces pétioles restent attachés. De plus, lors des attaques bactériennes, les feuilles peuvent présenter au niveau d'insertion du pétiole une tache caractéristique, huileuse, brune, étoilée.

Toutefois, il est fréquent d'observer simultanément la présence de ces deux pathogènes.

 

La fusariose peut également se confondre avec une maladie vasculaire dont l'agent responsable est Phialophara cyclaminis. La distinction est délicate. Le jaunissement des feuilles provoqué par ce pathogène, les déformations foliaires et leur aspect cloqué ou gauffré peuvent être imputés à la fusariose. Cependant, dans les tubercules, les attaques vasculaires sont moins épaisses et plus foncées dans le cas de la fusariose. En présence de Phialophara cyclaminis, les nécroses occupent de très nombreuses portions de vaisseaux, petites et très bien réparties. Elles ne s'observeront jamais au-delà des vaisseaux vasculaires même quand la contamination est ancienne.

Mais dans de nombreuses situations la distinction sur le terrain est difficile. Le recours à un laboratoire de diagnostic est nécessaire.

> Les méthodes de lutte

La lutte contre les formes spéciales de Fusarium oxysporum est toujours très difficile. Actuellement, il n'existe aucune matière chimique efficace de façon préventive ou curative. Il faut donc essayer de protéger les cultures, par les procédés culturaux et la lutte chimique préventive.

 

Le combat peut être efficace lorsque l'on a recours à une approche intégrée, qui mèle à la fois l'optimisation des pratiques culturales, et le raisonnement de la lutte chimique en relation avec la lutte biologique.

> La lutte culturale

Les mesures suivantes visent à éviter dans un premier temps l'entrée du champignon dans les serres. Pour ce faire, il faut :

  • maintenir une bonne hygiène de la serre
  • maintenir un pH qui ne favorise pas le pathogène (valeur idéale 5.8)
  • préférer les terreaux bien aérés, éviter la tourbe noire et les substrats trop lourds
  • utiliser des substrats neufs, des barquettes de semis et de repiquage neuves
  • éviter que les plantes ne soient directement en contact avec le sol de la serre ou de l'extérieur de la serre
  • exercer une surveillance régulière et brûler les individus atteints
  • tout désinfecter à la fin d'un cycle de  culture (pots, tablettes, système d'irrigation et de recyclage de l'eau...) (lorsque l'eau est recyclée, le conduit d'aspiration de la pompe doit être installé à au moins 20 cm du fond du réservoir de recyclage : ceci favorise une réduction sensible du risque d'aspiration des spores)
  • éviter les températures excessives dans la serre en été (il serait idéal de ne pas dépasser 23°C)
  • maintenir un équilibre correct entre les apports d'azote, de potassium et de calcium. Une fertilisation insuffisante ou excessive en azote favorise l'infection
  • attention au mode d'arrosage : la pulvérisation (rampe, fixe, jet) provoque des éclaboussures projetant des spores du champignon ou des particules de substrat infesté. Le lessivage des spores entraîne ces dernières au niveau des racines où se produit la contamination

> La lutte biologique

La lutte biologique est une alternative très efficace en prévention.

Dans certains types de sols, il a été constaté que les effets de la maladie restaient faibles en dépit de la présence du pathogène et de conditions favorables à son développement. Ces sols sont dits suppressifs. En analysant ces sols, la présence de souches saprophytes de Fusarium oxysporum, non pathogènes pour la plante, a été détectée. Ce sont les propriétés de ces souches saprophytes qui sont utilisées en lutte biologique.

Cette souche saprophyte n'a pas d'influence négative sur les caractéristiques agronomiques de la plante (croissance, floraison)  (essais du CNIH d'Angers en 1990).

 

La souche saprophyte va s'opposer au développement de la souche pathogène. Il semblerait que la souche antagoniste suive le même schéma de colonisation de la plante (les hyphes mycéliens issus des chlamydospores pénètrent dans le système racinaire et colonisent le xylème) sans induire de symptômes nécrotiques.

Il est hautement probable qu'il y ait trois niveaux dans cette relation antagoniste :

  • il colonise la rhizosphère et entre en compétition pour les nutriments, surtout le fer et les matières carbonées
  • il colonise les sites racinaires par où le fusarium pathogène s'introduit dans la plante
  • il induit ou stimule l'activation de mécanismes d'autodéfense et de résistance par la plante (élicitation). L'activateur serait l'acide fusarique émis par la plante

 

La souche antagoniste FO47 a été découverte par l'INRA de Dijon.

Le champignon doit être apporté en plusieurs fois dans le substrat de culture :

  • au moment du semis
  • au moment du repiquage
  • au moment de l'empotage

La souche FO 47 est commercialisée sous le nom de Fusaclean (non inscrit à l'index phytosanitaire 1997). Fusaclean est utilisé par inoculation dans les substrats. Pour les doses, se conférer aux indications du fabricant.

Cette souche saprophyte n'est utilisable qu'en traitement préventif. Mais pour que cette prémunition soit efficace, l'usage de fongicides est bien évidemment à aménager.

 

Une référence italienne fait état d'une autre souche, FO 251/2 (Biofox), antagoniste de nombreuses formes spéciales du Fusarium oxysporum pathogène. Le FO 251/2 est compatible et activé avec l'apport de Benlate.

Précautions d'utilisation

Avant d'utiliser FO 47, il faut s'assurer que :

  • les substrats de culture sont exempts de toute contamination (les sols doivent subir une fumigation de façon à éliminer tous les micro-organismes du sol pour faciliter l'implantation de FO 47)
  • l'humidité minimale du sol soit supérieure à 10 %

> La lutte chimique

La lutte chimique curative est complètement inefficace.

Même si la lutte préventive directe contre Fusarium oxysporum f. sp. cyclaminis n'est pas évidente, il est important d'éviter que d'autres pathogènes, comme les vecteurs des maladies racinaires n'affectent le cyclamen. Ces attaques engendrent un état de faiblesse favorable à la propagation de la fusariose.

 

Désinfecter les supports de cultures lavés et sans terre, les tablettes et les pots usagés.

 

Durant la période hivernale la plante est plus sensible et peut arrêter sa croissance consécutivement à une dose excessive de fongicides.

 

L’évolution constante des réglementations et des homologations des produits de traitements phytosanitaires ainsi que les différences de réglementation selon chaque pays ne permettent pas de prendre en compte l’état actuel des homologations. Il appartient à chaque producteur de se renseigner auprès de son antenne locale de la protection des végétaux afin de respecter les dernières mises à jour des règlements et directives en matière d’utilisation des produits phytosanitaires. Toutefois l'usage de ceux-ci se fait sous la responsabilité des usagers. Il est fortement conseillé d'effectuer un test préalable sur un échantillon de plante pour mesurer l'action de la matière active (dose) et la réaction de la culture (phytotoxicité).



Avertissement

Dans ce document, vous trouverez la description des méthodes de culture qui ont fait leurs preuves à la S.C.E.A. de Montourey (Fréjus / France) pour la culture du cyclamen. Ces méthodes se basent sur sa propre expérience ainsi que sur la connaissance et l’utilisation des ouvrages cités en référence. Cette expérience de la culture du cyclamen sous nos conditions climatiques peut nécessiter quelques adaptations sous d’autres conditions, les aléas naturels pouvant bien évidemment anéantir le résultat escompté et ce, même si la méthodologie a été strictement respectée.   Nous rappelons que ces conseils et suggestions ne sont proposés qu'à titre indicatif et ne sauraient par conséquent comporter une garantie de récolte. Il est préférable d’effectuer des essais préalables.

 

Les champignons :

S.A.S Morel Diffusion

2565, rue de Montourey
83600 Fréjus - France

Téléphone international : +33 (0)4 94 19 73 04
Standard : + 33 (0)4 94 19 73 00
Fax : +33 (0)4 94 19 73 19

Contactez notre <br />Responsable technique
Contactez notre
responsable technique